J.S. Rarey est probablement l’un des premiers à avoir rendu possible la démocratisation des techniques dites éthologiques. C’est aussi probablement l’un des premiers hommes (d’affaires) de cheval.
- “[Que le cheval] est constitué de telle manière par la nature qu’il n’opposera aucune résistance à une quelconque directive dès lors qu’il la comprend pleinement et qu’elle est faite constamment dans le cadre des lois qui régissent sa nature.“
- “Qu’il n’a pas conscience de sa puissance et qu’il peut donc être manipulé selon notre bon vouloir sans utiliser la force.“
- “Que nous pouvons, dans le cadre des lois qui régissent sa nature, lois selon lesquelles il examine tout objet nouveau, approcher n’importe quel objet, même les plus effrayant, autour, au-dessus ou sur lui, et qui n’inflige aucune douleur — sans que cela ne lui cause la moindre peur.“
Ces principes sont clairement en lien avec des concepts de l’équitation naturelle déjà évoqués : persévérance, gentillesse, désensibilisation. Il est intéressant de relire au fil du livre des idées et des concepts qui étaient contemporains de Xenophon il y a plus de 2000 ans.
Patience
John Solomon Rarey insiste sur l’importance à être patient lorsque l’on travaille avec des chevaux, en particulier les plus jeunes : “‘se hâter, c’est gâcher’, c’est-à-dire gâcher notre temps — en créant des problèmes et de la confusion.”
Gentillesse
Ma seule critique négative de John Rarey n’a rien à voir avec la méthode utilisée qui était efficace et douce envers les chevaux. Il s’était donné pour spécialité de coucher les animaux les plus difficiles et en expliquait le processus dans ce livre (pas dans la première édition cependant).
Ladite opération était auparavant gardée secrète, et à quiconque il vendait ses connaissances, faisait-il signer une clause de non-divulgation du secret, afin que jamais sa méthode ne soit révélée… il était évidemment le seul autorisé à vendre le procédé.
Cela fait donc de lui l’un des premiers hommes (d’affaires) de cheval moderne, ayant lui-même établi le profil :
- utiliser un savoir ancien et s’en déclarer propriétaire (“L’art de Dompter par J.S. Rarey“) ;
- faire payer les gens à qui vous enseignez une partie seulement de vos connaissances acquises.
Je dois cependant à la vérité de mentionner que la dernière édition de ce livre révélait publiquement le secret de sa méthode dans le détail, d’autant qu’il avait trop de clients-élèves et que l’information commençait à fuiter. Il fait certainement partie de ceux qui ont lancé cette nouvelle vague de l’équitation naturelle dans notre industrie équestre contemporaine et son travail, rapidement lu, vaut vraiment le coup d’oeil.
Je souhaite conclure cet article en citant les paroles inspiratrices de John Solomon Rarey :
“Le cheval, le plus beau et le plus utile à l’homme de tous les animaux, est rarement suffisamment éduqué et familiarisé, bien que capable du plus grand attachement à son maître lorsqu’il est correctement utilisé, et mérite bien plus d’être traité en ami qu’en esclave.
L’Art de Dompter les Chevaux par J.S. Rarey