Il y a deux mois de cela, l’on me posait la question suivante : “Est-ce que vous récompensez tout le temps votre cheval ?”
À priori, la réponse semble évidente, mais pourtant j’ai trouvé la question intéressante. C’est en effet le coeur même de l’équitation naturelle qui est en jeu et tout le monde devrait se poser la question.

Votre relation à votre cheval doit venir du coeur et de votre âme.

Clinic 2012, Buck Brannaman

J’ai pris soin de noter cette phrase dite par Buck Brannaman, car plus que tous les conseils techniques qu’il a pu nous donner lors de ce clinic, j’étais frappé par la vérité de ces mots. Je n’arrive pas à concevoir une séance passée avec un cheval sans lui être alors entièrement dévoué. Cela ne veut pas dire que je vais m’empresser de lui acheter le kit de pansage de Flicka, lui faire des tresses et le gaver de bonbons. Cela implique d’être présent pour son cheval, considérer ses besoins, préserver sa tranquillité d’esprit et son intégrité physique bien sûr. Mais ce n’est pas tout.

Cette sensation a à voir avec ce que l’on peut ressentir pour ceux que l’on aime (parents, enfants, famille et amis). Si nous avons des chevaux, que nous les montons et que nous passons tant de temps avec eux, c’est bien parce que nous aimons cette sensation d’être auprès d’eux. Ceux qui n’attendent que prix, gloire et succès de leurs chevaux passent à côté du meilleur de cette relation inter-espèce.

La plupart d’entre nous ont peur d’exprimer leur tendresse vis-à-vis des chevaux et nous leur refusons ce que nous offrons aux chiens et chats. Combien de fois n’ai-je pas vu un cavalier ou une cavalière exprimer son contentement à grands coups de paluche virils sur l’encolure du cheval ? Pourquoi ce cavalier ou cette cavalière ne se résoud pas à faire preuve d’amour ? Il ou elle pourrait simplement caresser son cheval afin qu’il se sente bien, lui faire comprendre combien l’on est fier de lui devrait être une réaction naturelle.

Pour ceux qui sont un peu plus terre à terre, qu’ils veuillent alors considérer combien la peau du cheval est sensible. Le corps est tapissé de tout petits muscles et nerfs qui leur permettent de ressentir un moustique se posant sur leur peau. D’autre part, une douce caresse est l’équivalent des signes affectifs qu’une mère donne à son poulain…

Il est évident que vous devriez éviter ce genre d’attentions lorsque votre cheval se comporte mal, vous devriez alors lui faire pratiquer un exercice compliqué, quelque chose d’inconfortable. Mais pour toutes les autres situations, la vraie question est : “Pour quelle raison (imbécile ;o) priveriez-vous votre cheval, et vous-même par la même occasion, du plaisir de ces petits instants ?”