L’autre jour, alors que je préparais des pancakes, mon fils me pose une question : “pourquoi tu rajoutes de la levure ?”, et me voilà parti pour une leçon en bonne et due forme sur la pâtisserie et les propriétés chimiques de la levure. Une autre fois, suite à notre emménagement en Allemagne, la question portait sur la langue pratiquée dans le pays : il était temps d’apprendre les premiers mots, eins, zwei, drei…

En ce qui me concerne, j’envisage l’éducation de mon cheval de la même manière. Lorsque j’arrive à l’écurie ou au pré, j’ai évidemment un plan en tête : commencer par le longer comme à mon habitude, ensuite travailler le reculer en finesse, puis améliorer nos seat-stops, etc.
Il s’agit du projet initial mais il faut toujours garder à l’esprit que le cheval ne sera peut-être pas prêt pour cela aujourd’hui, ou qu’il aura besoin d’un exercice complètement différent pour pallier à une situation bien particulière.

À titre d’exemple, il m’est arrivé d’aller chercher mon cheval à la pâture et de passer sur un chemin relativement étroit et cerné de barrières en gros acier peint de vert, qui passait au-dessus d’un ruisseau pour couronner le tout. Pour des raisons qui lui sont propres, cette configuration fut perçue comme très dangereuse par mon cheval : il était temps pour une leçon improvisée !
Nous sommes restés une dizaine de minutes sur place, je l’ai envoyé de droite à gauche, et de gauche à droite, le poussant gentiment lorsqu’il hésitait trop longtemps et lui faisant croiser les postérieurs à chaque fois. J’y ai bien sûr ajouté une bonne dose de caresses pour le rassurer. À la fin de cette courte séance, tout était sous contrôle : les barrières, l’étroitesse du chemin, le ruisseau, plus rien ne posait problème.